Définitions classiques
La définition la plus connue de la tyrannie vient de la politique dAristote: « Tout dirigeant unique, qui nest pas tenu de rendre compte de lui-même et qui règne sur des sujets tous égaux ou supérieurs à lui-même selon son propre intérêt et non le leur, ne peut quexercer une tyrannie. Aristote présente la tyrannie sous un jour très négatif, comme une forme de monarchie qui a dévié de lidéal, et en énumérant les caractéristiques du tyran – il arrive au pouvoir par la force, a un garde du corps détrangers pour le protéger, et règne sur la réticence sujets – Aristote suggère quun tyran a toujours été un usurpateur violent. Peisistratus, tyran dAthènes, en est un exemple classique; il a tenté à trois reprises de semparer du pouvoir, réussissant finalement à un coup dÉtat militaire en 546 avant notre ère en utilisant des forces de lextérieur, et 30 ans.
Mais la tyrannie était plus complexe quAristote ne le laisse entendre. Peisistratus na pas démantelé la structure du gouvernement, et des assemblées du peuple ont continué à se tenir et des magistrats ont continué à être nommés sous son règne. il fut remplacé par ses deux fils, Hippias et Hipparque, transformant la règle en une règle héréditaire. Certains tyrans avaient le pouvoir qui leur était conféré par lÉtat, comme Clearchus à Heracleia sur la mer Noire, qui fut nommé en 364 avant JC à résoudre un conflit civil, tandis que dautres, comme Mausolus et Artemisia of Halicarnassus (créateurs du mausolée, lune des sept merveilles du monde antique), régnaient avec un pouvoir tyrannique mais étaient en termes constitutionnels des satrapes (gouverneurs) au sein de lempire perse.
Mais même sil ny avait pas de définition simple dun tyran, il y avait des dirigeants classiques qui, pendant une longue ou courte période, dominaient un État et avaient la capacité de faire tout ils voulaient – fonder des villes, déplacer des populations, faire la guerre, créer de nouveaux citoyens, construire des monuments ou accumuler de largent. Ces dirigeants avaient certaines caractéristiques fondamentales en commun. Ils étaient les seuls dirigeants avec un pouvoir direct et personnel sur lÉtat, sans aucune contrainte dinstitutions politiques. Leur pouvoir ne dépendait pas du droit de gouverner mais de leur propre capacité à commander et à garder le contrôle. Tous les tyrans visaient à transmettre le pouvoir au sein de leur famille, et certains ont réussi à établir une règle qui durait plusieurs générations.
Bien que peu dauteurs classiques survivants aient quelque chose de bon à dire sur les tyrans, ils ont généralement réussi dans le gouvernement, ce prospérité économique et expansion de leurs villes. Le point de vue aristotélicien suggère que les tyrans étaient inévitablement impopulaires, gouvernant une population intimidée qui les craignait et les haïssait et souhaitait seulement être libre. Mais certains tyrans ont été choisis par lÉtat pour gouverner dans un but précis: mettre fin à la guerre civile, imposer un nouveau code de droit ou offrir un leadership en temps de danger. En effet, il a souvent été proposé quun dirigeant unique avec un contrôle global des affaires militaires et politiques était la meilleure option en temps de guerre. Bien quopposés à la monarchie par principe, les Romains pendant la république (509-27 avant notre ère) nommeraient en temps de menace un dictateur, un individu à qui on accordait le contrôle complet de larmée et de lÉtat pendant une période de six mois, une position décrite par lhistorien Denys dHalicarnasse en tant que «tyrannie élective». Au IVe siècle avant notre ère, certains philosophes, notamment Platon, considéraient une tyrannie dun certain type comme positive. Platon a décrit lÉtat idéal comme fondé sur le règne dun monarque éclairé et auto-contrôlé, le «roi philosophe», qui vivrait une vie vertueuse lui-même et pourrait imposer la meilleure constitution à ses sujets.