Ruhollah Khomeini (Français)


Chef de la république islamique

À partir du milieu des années 1970, linfluence de Khomeiny en Iran a considérablement augmenté, en raison du mécontentement croissant du public à légard le régime du shah. Le dirigeant irakien, Saddam Hussein, a contraint Khomeiny à quitter l’Irak le 6 octobre 1978. Khomeiny s’est alors installé à Neauphle-le-Château, dans la banlieue de Paris. De là, ses partisans ont transmis ses messages enregistrés à une population iranienne de plus en plus excitée, et des manifestations massives, des grèves et des troubles civils à la fin de 1978 ont forcé le départ du shah dIran le 16 janvier 1979. Khomeiny est arrivé à Téhéran en triomphe le 1er février 1979, et a été acclamé comme le chef religieux de la révolution iranienne. Il a annoncé la formation dun nouveau gouvernement quatre jours plus tard et, le 11 février, larmée a déclaré sa neutralité. Khomeiny est retourné à Qom alors que la classe cléricale travaillait pour établir son pouvoir. Un référendum national en avril a montré un soutien écrasant à linstitution dune république islamique, et la constitution de la république islamique a été approuvée lors dun référendum en décembre. Khomeiny a été nommé rahbar, chef politique et religieux iranien à vie.

Ruhollah Khomeini

Ruhollah Khomeini (au centre) salue ses partisans après son retour à Téhéran, février 1979.

AP

Khomeiny lui-même sest montré inébranlable dans sa détermination à transformer lIran en un État islamique dirigé par la théocratie. Les religieux chiites d’Iran ont largement repris la formulation de la politique gouvernementale, tandis que Khomeiny arbitrait entre les diverses factions révolutionnaires et prenait des décisions finales sur des questions importantes nécessitant son autorité personnelle. Son régime a dabord pris sa vengeance politique, des centaines de personnes qui avaient travaillé pour le régime du shah auraient été exécutées. Lopposition interne restante a ensuite été réprimée, ses membres étant systématiquement emprisonnés ou tués. Les femmes iraniennes ont été obligées de porter le voile, la musique occidentale et lalcool ont été interdits, et les peines prescrites par la loi islamique ont été rétablies.

Le principal objectif de la politique étrangère de Khomeiny était labandon complet du pro-occidental du shah lorientation et ladoption dune attitude dhostilité implacable envers les deux superpuissances, les États-Unis et lUnion soviétique. En outre, lIran a tenté dexporter sa marque de revivalisme islamique vers les pays musulmans voisins, en particulier parmi leurs populations chiites. Khomeiny a sanctionné la prise par des militants iraniens de l’ambassade des États-Unis à Téhéran (4 novembre 1979) et leur détention du personnel diplomatique américain en otages pendant plus d’un an (voir la crise des otages en Iran). Il a également refusé dapprouver une solution pacifique à la guerre Iran-Irak, qui avait commencé en 1980 et quil a tenu à prolonger dans lespoir de renverser Saddam. Khomeiny a finalement approuvé un cessez-le-feu en 1988 qui a effectivement mis fin à la guerre.

Le développement économique de lIran a sombré sous le règne de Khomeiny, et sa poursuite de la victoire dans la guerre Iran-Irak sest finalement avérée vaine. Khomeiny, cependant, a pu conserver son emprise charismatique sur la chiite en Iran, et il est resté larbitre politique et religieux suprême dans le pays jusquà sa mort. Sa tombe au dôme doré dans le cimetière Behesht-e Zahrāʾ de Téhéran est devenue un sanctuaire pour ses partisans.

Les rédacteurs de lEncyclopaedia Britannica

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