Résolutions de Virginie et du Kentucky (1798)

La résolution de Virginie:

RÉSOLU, Que lAssemblée générale de Virginie, exprime sans équivoque une résolution ferme pour maintenir et défendre la Constitution de les États-Unis, et la Constitution de cet État, contre toute agression, qu’elle soit étrangère ou intérieure, et qu’ils soutiendront le gouvernement des États-Unis dans toutes les mesures justifiées par le premier.

Que cette assemblée déclare un attachement chaleureux à lUnion des États, à maintenir à laquelle elle engage tous ses pouvoirs; et quà cette fin, il est de leur devoir de veiller et de sopposer à toute infraction à ces principes qui constituent la seule base de cette Union, car un respect fidèle de ceux-ci peut seule assurer son existence et le bonheur public.

Que cette Assemblée déclare explicitement et péremptoirement, quelle considère les pouvoirs du gouvernement fédéral, comme résultant du pacte, auquel les États sont parties; comme limité par le sens clair et lintention de linstrument constituant le pacte; comme non plus valable quelles soient autorisées par les concessions énumérées dans ce pacte; et quen cas dexercice délibéré, palpable et dangereux dautres pouvoirs, non accordés par ledit pacte, les États qui y sont parties ont le droit, et ont le devoir, de sinterposer pour arrêter les progrès du mal. , et pour maintenir dans leurs limites respectives les autorités, les droits et les libertés qui leur appartiennent.

Que lAssemblée générale exprime également son profond regret, quun esprit se soit manifesté à plusieurs reprises par le gouvernement, délargir ses pouvoirs par des constructions forcées de la charte constitutionnelle qui les définit; et que des implications sont apparues dun dessein à exposer certaines phrases générales (qui, ayant été copiées de loctroi très limité du pouvoir, dans les anciens articles de la confédération étaient les moins susceptibles dêtre mal interprétées) de manière à détruire le sens et leffet, de lénumération particulière qui explique et limite nécessairement les phrases générales; et de manière à consolider les États par degrés, en une seule souveraineté, dont la tendance évidente et la conséquence inévitable seraient, de transformer le système républicain actuel des États-Unis, en une monarchie absolue, ou au mieux une monarchie mixte.

Que lAssemblée générale proteste particulièrement contre les infractions palpables et alarmantes de la Constitution, dans les deux derniers cas des «Alien and Sedition Acts» votés lors de la dernière session du Congrès, dont le premier exerce un pouvoir non lorsquil est délégué au gouvernement fédéral et qui, en unissant les pouvoirs législatif et judiciaire à ceux de lexécutif, renverse les principes généraux du gouvernement libre; ainsi que lorganisation particulière et les dispositions positives de la constitution fédérale; exerce de la même manière, un pouvoir non délégué par la constitution, mais au contraire, expressément et positivement interdit par lun des amendements à ce jour; un pouvoir, qui plus que tout autre, o devrait produire une alarme universelle, car elle est dirigée contre ce droit dexaminer librement les caractères et les mesures publics, et de libre communication entre les personnes qui sy trouvent, ce qui a jamais été à juste titre considéré comme le seul gardien efficace de tous les autres droits.

Que cet Etat ayant par sa Convention, qui a ratifié la Constitution fédérale, a déclaré expressément, que parmi dautres droits essentiels, « la liberté de conscience et de la presse ne peut être annulée, abrégée, restreinte ou modifiée par aucune autorité de la Etats-Unis », et de son extrême souci de protéger ces droits de toute attaque possible de sophisme ou dambition, ayant avec dautres Etats, a recommandé un amendement à cet effet, lequel amendement a été, en temps voulu, annexé à la Constitution; elle marquerait une incohérence reprochable et une dégénérescence criminelle, si une indifférence était maintenant montrée, à la violation la plus palpable de lun des droits ainsi déclarée et assurée; et à létablissement dun précédent qui peut être fatal à lautre.

Que les bonnes personnes de ce Commonwealth, ayant jamais ressenti et continuant à ressentir, laffection la plus sincère pour leurs frères des autres États ; la plus vraie inquiétude détablir et de perpétuer lunion de tous; et la fidélité la plus scrupuleuse à cette constitution, qui est le gage de lamitié mutuelle et linstrument du bonheur mutuel; lAssemblée générale fait appel solennellement aux dispositions similaires des autres États, convaincue quils seront daccord avec ce Commonwealth en déclarant, comme elle le déclare par la présente, que les actes précités sont inconstitutionnels; et que les mesures nécessaires et appropriées seront prises par chacun, pour coopérer avec cet Etat, pour maintenir les Autorités, Droits et Libertés, déférés respectivement aux Etats, ou au peuple.

Que le Gouverneur soit invité à transmettre une copie des résolutions ci-dessus à lautorité exécutive de chacun des autres États, avec une demande que celle-ci puisse être communiquée à la législature de celui-ci; et quune copie soit remise à chacun des sénateurs et représentants représentant cet État au Congrès des États-Unis.

Accordé par le Sénat le 24 décembre 1798.

Le Résolution du Kentucky:

Résolutions en Assemblée générale

LES représentants des bonnes personnes de ce Commonwealth en assemblée générale se sont réunis, après avoir mûrement réfléchi aux réponses de divers États de lUnion, à leurs résolutions adoptée à la dernière session, le respect de certaines lois inconstitutionnelles du Congrès, communément appelées les lois sur les étrangers et la sédition, serait en effet infidèle à eux-mêmes, et à ceux quils représentent, sils acquiesçaient silencieusement aux principes et aux doctrines essayées dêtre maintenues dans toutes ces réponses, à lexception de celle de Virginie. Entrer à nouveau dans le champ de largumentation et tenter dexposer de manière plus complète ou plus forcée linconstitutionnalité de ces lois odieuses, serait, semble-t-il, aussi inutile quinutile.

Nous ne pouvons cependant que déplorer que dans le la discussion de ces sujets intéressants, par diverses législatures de nos États frères, des suggestions infondées et des insinuations irréfléchies, désobligeantes sur le vrai caractère et les principes des bonnes gens de ce Commonwealth, ont été remplacées par un raisonnement juste et une argumentation solide. Nos opinions sur ces mesures alarmantes du gouvernement général, ainsi que les raisons de ces opinions, ont été détaillées avec décence et avec humeur, et soumises à la discussion et au jugement de nos concitoyens de toute lUnion. Que la décence et le tempérament aient été observés dans les réponses de la plupart de ces États qui ont nié ou tenté de contourner les grandes vérités contenues dans ces résolutions, nous navons plus quà nous soumettre à un monde franc. Fidèles aux vrais principes de lunion fédérale, inconscients de toute intention de perturber lharmonie de cette Union, et soucieux déchapper uniquement aux crocs du despotisme, les bonnes personnes de ce Commonwealth sont indépendantes de la censure ou de la calomnie.

e silence de ce Commonwealth doit au moins être interprété comme un acquiescement aux doctrines et principes avancés et essayés dêtre maintenus par lesdites réponses, ou du moins celles de nos concitoyens de toute lUnion, qui diffèrent si largement de nous sur ces les sujets importants, devraient être trompés par lattente, que nous serons dissuadés de ce que nous concevons notre devoir; ou séloigner des principes contenus dans ces résolutions: par conséquent.

RÉSOLU, Que ce Commonwealth considère lunion fédérale, aux conditions et aux fins spécifiées dans le dernier pacte, comme propice à la liberté et au bonheur des différents États: Quil déclare désormais sans équivoque son attachement à lUnion, et à ce pacte, agréable à son intention évidente et réelle, et sera parmi les derniers à demander sa dissolution: Que si ceux qui administrent le gouvernement général sont autorisés à transgresser les limites fixées par ce pacte, par un total le mépris des délégations spéciales de pouvoir qui y sont contenues, lanéantissement des gouvernements des États et lérection sur leurs ruines, dun gouvernement général consolidé, sera la conséquence inévitable: que le principe et la construction soutenus par diverses législatures dÉtat, que le gouvernement général est le juge exclusif de létendue des pouvoirs qui lui sont délégués, rien de moins que le despotisme; puisque la discrétion de ceux qui administrent le gouvernement, et non la constitution, serait la mesure de leurs pouvoirs: que les divers États qui ont formé cet instrument, étant souverains et indépendants, ont le droit incontestable de juger de son infraction; et quune annulation, par ces souverainetés, de tous les actes non autorisés accomplis sous le couvert de cet instrument, est le remède légitime: Que ce Commonwealth fait sur le réexamen le plus délibéré, que lesdites lois sur les étrangers et la sédition, sont à leur avis, palpables violations de ladite constitution; et quelque joyeusement quil puisse être disposé à abandonner son opinion à la majorité de ses États frères sur des questions de politique ordinaire ou douteuse; cependant, dans des règlements importants comme le présent, qui blessent de manière si vitale les meilleurs droits du citoyen, il considérerait un acquiescement silencieux comme hautement criminel: que bien que ce Commonwealth soit partie au pacte fédéral; sinclinera devant les lois de lUnion, mais elle déclare en même temps quelle ne cessera pas maintenant, ni jamais dans lau-delà, de sopposer dune manière constitutionnelle, à toute tentative de quelque part que ce soit offerte, de violer ce pacte:

ET ENFIN, afin quaucun prétexte ou argument ne puisse être tiré dun prétendu acquiescement de la part de ce Commonwealth à la constitutionnalité de ces lois, et être ainsi utilisé comme précédent pour de futures violations similaires du pacte fédéral; ce Commonwealth entre maintenant contre eux, sa PROTESTATION SOLENNELLE.

Approuvée le 3 décembre 1799.

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