Pourquoi « Tous ceux qui errent ne sont pas perdus » Ne signifie pas ce que vous pensez que cela signifie.

Sil y a quelque chose que lon pourrait dire à propos de JRR Tolkien, il se pourrait quil représente lun des iconoclastes les plus notables du 20ème siècle. Vétéran britannique de la Première Guerre mondiale qui a trouvé son chemin dans le monde philologique de la linguistique, lhéritage de Tolkien sur le monde tel quil est actuellement ne peut être estimé. Il a ouvert la voie non seulement à la création de la haute fantaisie moderne et aux mondes profonds quils créent, mais aussi au potentiel de création de mythes modernes. Seul le temps nous dira comment ses œuvres pourront être lues dans les générations et cultures futures et quelle importance elles pourront porter dans la longue histoire du monde.

Mais dans notre culture – une culture rampante avec la commercialisation, le matérialisme, les innovations technologiques et ce que certains théologiens et critiques ont appelé (pour le meilleur ou pour le pire) la démythologisation – notre appréciation pour Tolkien peut être en partie poussé par notre désir de le trouver comme un miroir de notre propre condition actuelle. Aucune citation, tirée du corpus de la littérature de la Terre du Milieu et extrapolée sur des t-shirts, des autocollants, des imprimés, des crochets, même … euh … des tasses (nous avons fait une première tasse de Tolkien qui a malheureusement été retirée parce que le nom « Tolkien » lui-même semble être sous copyright ….) est plus quintessentiel que celui-ci:

« Tous ceux qui errent ne sont pas perdus. »

Certains dentre nous, y compris moi-même, sont des définitions classiques de «vagabonds». Jen ai été une toute ma vie. Ce nest pas que je naime pas les boîtes. Je suis intriguée par elles et je peux y entrer un instant et même apprécier ce que fait la boîte. Cest juste que dans la prochaine moment, quand quelquun me dit que je dois maintenir la boîte de lintérieur, je jette mes bras pour en sortir comme un nageur essayant de remonter à la surface avant quil ne manque dair! Je mennuie vite. Rester en place trop longtemps donne limpression de se noyer. Le voyage ressemble à la liberté.

Tolkien était un tel homme. Nous pourrions dire en langage Ennéagramme, il était un 4 avec une victoire de 5 – un Bohème! Il va sans dire que si lon ne peut pas écrire un livre sans croire en ce quil ou elle dit, on ne peut pas écrire une épopée ou créer un monde sans se trouver saturé par leur propre construction imaginative. Dans Le Seigneur des Anneaux et toute la Terre du Milieu, nous voyons le cœur de Tolkien, captivé par le voyage qui l’attend et curieux de savoir où l’errance pourrait le mener. Nous tombons donc sur cette phrase de son écriture qui a devenir une sorte daxiome emblématique pour ceux qui se considèrent comme des âmes agitées.

Je savais depuis des années que la citation appartenait à une strophe plus large et, en même temps, faisait partie dun corpus plus vaste. Mais aussi souvent que nous le faisons avec les Écritures ou dautres écrits infâmes, de petites phrases ou sections peuvent être extrapolées pour dire quelque chose de tout à fait différent de ce que lauteur avait lintention.

Voici donc la citation complète:

Tout ce qui est or ne brille pas;

Non tous ceux qui errent sont perdus.

Le vieux qui est fort ne se flétrit pas.

Les racines profondes ne sont pas atteintes par le gel.

Tolkien ne baptise pas lâme errante dans le seul souci de son errance. Il ne célèbre jamais non plus ce type derrance dans son trésor de littérature fantastique épique. En effet, il met souvent en garde contre le danger de séloigner des guidances. La littérature de Tolkien regorge de tragédies dindividus qui, en cherchant quelque chose qui ne concordait pas avec les dieux et la bonté du monde préhistorique, sont tombés dans des pièges qui ne servaient quà déconstruire lessence même deux-mêmes. Pas dexemple plus clair de ceci est Saroumane, mais dautres histoires contenues dans le corpus « inachevé » parlent régulièrement de la chute des hommes et des elfes qui nont pas les yeux fixés au-delà de leur gain immédiat.

Lerrance peut être sans but. Et cela peut être passionnant. Mais cela peut aussi conduire quelquun – peut-être plus souvent quautrement – à des endroits où lon na jamais eu lintention daller. Dans Le Seigneur des Anneaux, Frodon lui-même est clairement un vagabond, tout comme Aragorn et, sans doute, Gandalf Et pourtant, le message clair tout au long de leurs voyages derrance est quils doivent errer avec des convictions, avec un but, avec une direction vers une fin.

Ces dernières phrases sont essentielles pour comprendre cette strophe: le vieux qui est fort ne se flétrit pas. Les racines profondes ne sont pas d par le gel.

Quand on erre, on doit toujours être assez attentif pour savoir quand continuer à errer dans une direction particulière ou quand son destin est en danger. Cela peut passer par l’aide de cartes et de guides. Cela peut venez grâce à laide et à la confiance en Dieu et en chers amis.Cela peut venir de la recherche de la sagesse pour le véritable amour et le désir de celle-ci, par opposition à lacquisition pure de la connaissance (la chute de Saroumane et dinnombrables autres dans notre propre monde et histoire).

Tous ceux qui errent ne sont pas perdus. Cest vrai. Mais ne supposez pas que cela signifie que si vous vous promenez, vous nêtes pas perdu. Beaucoup le sont. La question nest pas de savoir si vous allez errer, car certains dentre nous sont naturellement prédisposés à cela, y compris lhomme qui a écrit les mots. La question est de savoir comment allez-vous errer.

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